Un lot de livres anciens, de cartes postales et de photos sur verre de grande valeur vient bonifier les collections de la Bibliothèque de l'Université Laval
« Signalons en passant un aspect de la persécution peu souvent rapporté par l’histoire, et pourtant le sujet revenait à chaque instant dans la correspondance de 1902-1903. Devant la menace de la mainmise du gouvernement sur les biens des religieux, les Eudistes prirent la précaution d’expédier à Halifax le plus qu’ils purent du contenu des précieuses bibliothèques de leurs collèges, notamment de Redon, de Kerlois et d’Angers, en plus d’ornements liturgiques et de linges d’église. En fin novembre 1902, 90 caisses bien remplies traversaient d’un coup l’Atlantique. Quelques jours plus tard, l’économe général, le Père Roussel, écrivait au Père Lecourtois à Halifax : Vous allez avoir une centaine de caisses. Vos bibliothèques vont s’enrichir de nos dépouilles. Ce qui fait le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les livres furent partagés entre les maisons de Halifax, de la Pointe et de Caraquet. La collection comprenait de vieux volumes d’une valeur inestimable, datant pour la plupart du 17e siècle, et même d’au-delà. Caraquet perdit son dépôt dans l’incendie de 1915. »
Basile J. Babin, Entre le marteau et l’enclume : Pierre-Marie Dagnaud, à la Pointe de l’Église, Nouvelle-Écosse, 1899-1908, Charlesbourg, Maison des Eudistes, 1982, p. 226
Crédit : Gilles Ouellet/Robert Berger
Des livres au sous-sol de la maison des Eudistes à Charlesbourg. - Crédit : Gilles Ouellet/Robert Berger