De Québec à la Louisiane - Apôtre de l’Amérique
Hommage de la Province des Eudistes
de l’Amérique du Nord et Les Philippines
à l’Église-Mère de Québec
Lors de la prochaine réunion du Conseil général de la Congrégation des Eudistes, du 8 au 17 novembre prochain, la Communauté des prêtres du Séminaire de Québec, fondée par saint François de Laval, recevra en résidence les Eudistes membres de ce Conseil.
L’occasion est unique pour nous de rappeler les liens qui ont uni saint François de Laval et saint Jean Eudes au moment de leur présence dans la ville de Caen en Normandie jusqu’à l’arrivée des fondateurs et des fondatrices de l’Église en Nouvelle-France.
A des époques distinctes, deux des historiens reconnus de la communauté ont voulu sensibiliser les lecteurs québécois et français aux réseaux d’amitié existant entre les apôtres normands et la jeune église du Canada.
Leurs documents, publiés à l’intérieur de revues eudistes et canadiennes, sont devenues pratiquement inaccessibles. Nous aimons vous transmettre une brassée de souvenirs portés dans la mémoire des aînés de la Congrégation.
Le Père Charles Lebrun – éditeur des Œuvres complètes de Jean Eudes et résidant au Séminaire de Rimouski à l’époque, a fait paraître, au temps des préparatifs de la béatification, un article de mai 1906 dans la revue La Nouvelle France.
Pour sa part, le Père Charles Du Chesnay, dans un article de la revue Notre Vie, en mai-juin 1959, à l’occasion du tricentenaire de la mort de Jean de Bernières, a évoqué, lui aussi, les liens de François de Laval avec les amis de la Normandie.
Que nous rappellent-ils ?
Gilles Ouellet est né à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1942. Il a étudié au Séminaire Sacré-Cœur à Québec et au Séminaire Saint-Jean-Eudes à Pointe-Gatineau. Il fut incorporé à la Congrégation des Eudistes le 9 septembre 1967 et ordonné le 30 décembre 1967.
Il a enseigné à la résidence des étudiants de Charlesbourg, au Séminaire Saint-Jean-Eudes de Pointe-Gatineau, au Collège Dominicain à Ottawa et à l'Université de Sherbrooke.
Il fut également curé de la Paroisse Bon-Pasteur de Laval. Entre 1976 et 1996, il a été directeur du Centre de Ressourcement Laval et conseiller provincial. Il fut de nombreuses années Conseiller provincial – de 1983 à 2000 - et par ailleurs Supérieur provincial des Eudistes de 1983 à 1990.
Gilles Ouellet a cumulé de nombreux mandats en tant qu'administrateur avant d'être directeur général de Champboisé et Économe général de 2013 à 2019. Depuis 1997, il a offert de nombreuses prédications à l'occasion d'événements spéciaux et de retraites. Il est depuis 2019, Supérieur Provincial des Eudistes d'Amérique du Nord et Les Philippines.
C'est probablement entre 1654 et 1658, pendant le séjour de M. de Montigny à Caen (saint François de Laval), qu'il faut placer les relations qui s'établirent entre M. de Montigny et le P. Eudes.
« N'étaient-ils pas l'un et l'autre des admirateurs de Marie des Vallées ? M. de Laval, qui l'avait plusieurs fois visité et qui était allé en pèlerinage à son tombeau, porta en Canada et conserva toute sa vie avec respect quelques-unes de ses reliques, qu'il avait obtenues. » Tel est le témoignage de La Tour, un des premiers biographes.
Il rapporte aussi un autre fait, que semblent avoir négligé jusqu’ici les biographes du Père Eudes : lors de la première traversée de François de Laval, il emmenait avec lui deux prêtres, connus à l’Ermitage de Caen. L’un d’eux, Monsieur Jean Torcapel, a été le premier desservant de la chapelle de Québec. Tombé malade dès sa première année de service, il est retourné en France.
Voici l’information retenue :
Torcapel quitta Québec le 18 octobre 1660 (Henri de Bernières, neveu de Jean, lui succéda à la chapelle de Québec et devint le premier curé de cette paroisse).(1)
Jean Torcapel, qui avait vanté au P. Chaumonot, missionnaire jésuite, l'ardente dévotion que le P. Eudes portait à la Sainte Vierge, arriva à Caen porteur d'une lettre du pieux jésuite, écrite le 14 octobre 1660. Mais voici ce qu'on lit dans le Livre qui contient les noms de ceux qui sont du corps de la Congrégation de Jésus et Marie (registre conservé à Caen dans les archives du Calvados) : « Jean Torcapel, prêtre, de la paroisse de Vaucelles de Caen, reçu à Coutances à l'âge de 35 ans, en 1666, mort à Évreux, le 19 de septembre 1668. Le Nécrologe de Rouen (dans les archives des eudistes à Paris) ajoute : « Après avoir été malade plus d'un an de fièvres tierces, quartes et double quarte. Il est enterré dans notre chapelle d'Évreux. » En d'autres termes, M. Torcapel était paludéen. On savait qu'il avait dû quitter Québec pour raison de santé. Y avait-il déjà contracté le paludisme ?
Prêtre tour à tour de Mgr de Laval et du P. Eudes, cet eudiste oublié, le premier qui ait servi au Canada, s'il n'est pas mort en service commandé, fait au moins figure de soldat généreux, victime d'une maladie « contractée en service » …
« La Tour, dans ses précieux Mémoires, attache une grande importance à l'Ermitage de Caen. Plusieurs des prêtres qui servirent Mgr de Laval l'avaient fréquenté : Henri de Bernières, Louis Ango des Maizerets, Thomas Morel, Jean Dudouyt (le frère de Jacques, l'eudiste cité plus haut). Son domestique également, Denis Roberge, celui-là même qui avait assisté aux derniers instants de Jean de Bernières.
M. de La Tour, ancien vicaire général, écrit : « Comme tous ceux qui depuis composèrent le séminaire de Québec avaient été formés à l'école de M. de Bernières et portèrent dans le nouveau monde l'esprit qu'ils y avaient pris, il est bon de donner ici les maximes spirituelles sur lesquelles ce saint homme l'avait établi. »
Photo: Fonds Daniel Abel - Detail of Monseigneur de Laval's monument, with Marie de l'Incarnation holding the child and Catherine de Saint-Augustin with the patient.
Jean de Bernières
C'est en 1650 que nous trouvons le point de départ des relations de Mgr de Laval, qui n'était alors que l'abbé de Montigny, avec le P. Eudes.
On sait qu'à cette époque se forma à Paris sous la direction du P. Bagot, jésuite, la société des Bons amis, d'où sortit plus tard l'œuvre si belle des Missions étrangères. Les membres de cette société étaient, avec l'abbé de Montigny, MM. Boudon, Pallu, Fermanel et Gauthier. Or, sous l'influence de M. Boudon, cette société adopta, dès le début, la dévotion du P. Eudes au saint Cœur de Marie.
L'année 1652 fut marquée à Paris par une révolte contre Mazarin qui tenait les rênes du gouvernement en qualité de premier ministre. Durant les troubles, l'abbé de Montigny et plusieurs de ses confrères se réfugièrent momentanément à Argentan chez M. Ango des Maizerets, où ils continuèrent leur vie de retraite et de prière. Ils firent ensemble un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Délivrande qui se trouve à une petite distance de Caen.
En passant par Caen. dit M. de la Tour, on visita le fameux Père Eudes ; le saint fondateur reçut avec distinction les pèlerins.... De là vient l'union qui a toujours existé entre les Eudistes et le séminaire des Missions étrangères.(2)
Si cette visite cimenta l'union des deux sociétés, nous savons qu'il faut remonter plus haut pour en trouver l'origine.
Deux ans plus tard, l'abbé de Montigny se retira à l'Ermitage de Caen, où Jean de Bernières-Louvigny, ancien trésorier de France en la généralité de Caen, groupait quelques âmes d'élite qui voulaient s'exercer, comme lui, à la vie intérieure et à la pratique des bonnes œuvres. La maison de l'Ermitage était située à côté du couvent des Ursulines que Jourdaine de Bernières, sœur du trésorier général, avait fait construire, et dont elle était devenue supérieure. Cela explique le dévouement de M. de Bernières pour les Ursulines de Québec dont il fut la providence avec Madame de la Peltrie.
L'Ermitage, à son tour, devint pour l'église de Québec une pépinière d'apôtres d'une vertu et d'un zèle à toute épreuve. On y vit réunis avec l'abbé de Montigny, qui y passa quatre ans, MM. Ango des Maizerets, Dudouyt, Morel, Torcapel, Pèlerin et le neveu même du fondateur, Henri de Bernières, qui devinrent les premiers compagnons et les auxiliaires dévoués de Mgr de Laval à Québec.
Les grandes âmes se comprennent et s'allient. Jean de Bernières et le P. Eudes vivaient dans une étroite union. A différentes reprises, M. de Bernières rendit d'importants services aux religieuses de Notre-Dame-de-Charité et se montra généreux envers les séminaires du P. Eudes. Il contribua également à défrayer au moins l’une de ses missions.
Ce qui est certain, c'est qu'à cette époque le P. Eudes et l'abbé de Montigny s'occupèrent ensemble et s'entretinrent souvent de la vie extraordinaire de Marie des Vallées. Cette vertueuse fille jouit autrefois, au Canada, d'une certaine notoriété ; mais plus encore que celui du P. Eudes, son souvenir s'est effacé avec le temps. Voici en deux mots son histoire .
Durant une mission qu'il prêcha à Coutances en 1641, le vénérable fut invité à examiner cette pieuse fille, dont la vie extraordinaire faisait alors beaucoup de bruit. Il ne tarda pas à reconnaître les trésors de grâce et de vertu que renfermait cette âme si pure et si éprouvée par la souffrance, et il ne cessa de remercier Dieu de la lui avoir adressée :
En cette année 1641, écrit-il dans son Memoriale beneficiorum Dei, au mois d'août, Dieu me fit une des plus grandes faveurs que j'aie jamais reçues de son infinie bonté; car ce fut en ce temps que j'eus le bonheur de commencer à connaître la sœur Marie des Vallées, par laquelle sa divine Majesté m'a fait un grand nombre de grâces signalées. Après Dieu, j'ai obligation de cette faveur à la Très Sainte Vierge Marie, ma très honorée Dame et ma très chère Mère, dont je ne pourrai jamais assez la remercier.(4)
Mgr de Matignon lui ayant demandé plus tard de se charger de la conduite de la sœur Marie, il le fit avec joie, et pour être plus à même de la diriger et de rendre compte de son état à ses supérieurs, il recueillit dans un Mémoire rédigé pour son usage personnel ce que cette pieuse fille lui avait fait connaître de sa vie et de ses dispositions. C'est ce manuscrit, aujourd'hui perdu, qu'on a appelé la Vie de Marie des Vallées.
Marie des Vallées était bien connue à l'Ermitage de Caen. M. de Bernières était en relation de piété avec elle. Lisez plutôt ce qu'en dit M. de la Tour dans ses Mémoires sur la vie de Mgr de Laval :
M. de Bernières-Louvigny, écrit-il, mourut le 8 mai 1659. Ce saint homme en avait été averti trois ans auparavant par la sœur Marie de Coutances pour laquelle il avait, comme tout le monde, une vénération singulière. Cette sainte fille, quelque temps avant sa mort (1656), lui découvrit les choses les plus secrètes et lui annonça son décès sous l'idée d'un calice qui le lui adoucissait, et lui recommanda l'Ermitage de Caen, l'appelant le jardin, où comme l'Époux des cantiques, Dieu conservait ses fruits.(5)
Mgr de Laval apporta aussi à Québec une copie de la Vie de Marie des Vallées composée par le P. Eudes. M. de la Tour ne le dit pas ; mais le souvenir de ce fait s'était conservé dans la Congrégation de Jésus et Marie. Mgr de Laval, dit le P. Ory, « dut recevoir en présent un exemplaire de la Vie de Marie des Vallées. C'est donc au Canada qu'il y a le plus de chances de retrouver cet ouvrage »(6).
Des recherches faites récemment à la bibliothèque de l'Université Laval ont en effet amené la découverte de cette précieuse copie qui a été gracieusement rendue au R. P. Le Doré, supérieur général des Eudistes.
C'est au mois d'avril 1659 que Mgr de Laval, sacré le 8 décembre précédent en qualité d'évêque titulaire de Pétrée et de vicaire apostolique de la Nouvelle-France, s'embarqua à La Rochelle pour le Canada. Il emmenait avec lui, outre le P. Lallement, jésuite, et M. de Lauzon-Charny, MM. Torcapel, Pèlerin et Henri de Bernières. Tous les trois sortaient, comme lui, de l'Ermitage de Caen.
Le P. Eudes tint une large place dans ce retour sur le passé. Nous en trouvons la preuve dans une lettre du P. Chaumonot au Vénérable qu'il confia à M. Torcapel, lorsque, au bout d'un an, ce prêtre généreux fut obligé, ainsi que M. Pèlerin, de rentrer en France.
Né loin de la Normandie et entraîné de bonne heure en Italie par son humeur aventureuse, le P. Chaumonot ne connaissait certainement pas le P. Eudes avant de venir au Canada. C'est dans l'entourage de Mgr de Laval, et aussi peut-être chez les Augustines de l'Hôtel-Dieu, qu'il entendit parler de ses vertus et de sa dévotion extraordinaire à la sainte Vierge. Voici la lettre que M. Torcapel remit de sa part au P. Eudes. Elle fait trop d'honneur à son auteur, et, d'autre part, elle montre trop clairement l'estime singulière dont jouissait alors dans la Nouvelle-France le fondateur de la Congrégation de Jésus et Marie pour que nous ne la reproduisions pas intégralement :
Québec, le 14 octobre 1660.
Mon révérend Père,
J'ai été consolé d'entendre de M. Torcapel la sainte ambition que vous avez de surpasser qui que ce soit à aimer Notre-Dame. Plût à Dieu que vous pussiez communiquer cet esprit à tous les ambitieux de la terre ! Oserais-je vous demander pour l'amour de Marie, mère vierge, que vous aimez tant, de me procurer l'avantage d'être admis, comme le dernier de vos serviteurs, au service de cette souveraine maîtresse, ou, si vous aimez mieux, comme le plus petit de vos cadets, à l'adoption de cette mère de miséricorde.
MM. Torcapel et Pèlerin furent remplacés à Québec par MM. Dudouyt et Morel, que vint rejoindre en 1663 M. Ango des Maizerets. Tous trois avaient vécu à l'Ermitage de Caen : c'étaient des amis du P. Eudes. Je ne crois pas que le temps et la distance aient affaibli cette amitié, du moins en ce qui concerne M. Dudouyt.
Les biographes de Mgr de Laval nous apprennent que M. Dudouyt avait un frère qui avait été, lui aussi, l'hôte et le disciple de M. de Bernières.
Les frères Dudouyt, dit M. Langevin, passant par Caen, allèrent visiter M. de Bernières et formèrent la résolution de s'y retirer avec lui. L'un d'eux, Jean, rejoignit, en 1662, Mgr de Laval en Canada.(7)
Le frère de Jean Dudouyt s'appelait Jacques. Il est bien connu dans la Congrégation de Jésus et de Marie. Voici son histoire :
Est-il téméraire de penser que l'entrée de Jacques Dudouyt dans la Congrégation du P. Eudes contribua à ramener plus souvent le nom du Vénérable sur les lèvres de son frère et des amis qui l'avaient connu à l'Ermitage de Caen?
La vie de Marie des Vallées faisait trop de bruit à cette époque, surtout dans le diocèse de Coutances, pour que Catherine de Saint-Augustin n'en eût point entendu parler avant de quitter la France. En tout cas, la suite de sa vie va nous montrer qu'à Québec, comme en France, la vénération de la sœur Marie de Coutances accompagne la dévotion au Saint Cœur de Marie dont elle fut l'inspiration.
Mgr de Laval fut donc à l'égard de Catherine de Saint-Augustin ce que le P. Eudes avait été pour Marie des Vallées. Il connut et approuva sa dévotion au saint Cœur de Marie. Il connut ses rapports mystiques avec la Sœur Marie de Coutances dont il avait la vie entre les mains. Que de fois sa pensée dut se reporter vers son ami de Caen ! Que de fois les noms du P. Eudes et de Marie des Vallées durent être prononcés dans les entretiens fréquents qu'il avait avec la pieuse hospitalière de l'Hôtel-Dieu !
On sait que Mgr de Laval revint en France une première fois en 1662. Durant son séjour à Paris, il donna une nouvelle preuve de sa dévotion au saint Cœur de Marie en approuvant le livre que le P. Eudes avait composé pour la répandre et qui contenait l'office et la messe du 8 février. Cette approbation est peu connue au Canada .
Après 1662, nous ne trouvons plus aucun renseignement positif sur les rapports de Mgr de Laval et du P. Eudes. L'éloignement les rendit plus rares, sans pourtant rien diminuer de l'estime que ces deux serviteurs de Dieu avaient l'un pour l'autre. Aussi lorsqu'en 1681, quelques mois après la mort du P. Eudes, son successeur, M. Blouet de Camilly publia le livre du Vénérable sur le Cœur admirable de la Mère de Dieu, il voulut en offrir un exemplaire à Mgr de Laval qui l'en remercia par la lettre suivante datée du 12 novembre 1682 :
J'ai reçu le livre que vous m'avez envoyé, du Cœur de la T. Ste Vierge, comme une marque de votre affection, et notre séminaire n'aura pas de plus grande joie que de se voir uni à votre Congrégation, qui est toute à Jésus et à Marie, que nous faisons profession d'honorer sous le titre de la Ste Famille, à qui nous avons dédié notre séminaire. Et comme, en vertu de cette union, vous participerez à tout le bien qui s'y fait, nous attendons de votre Congrégation la même grâce, que vous n'oublierez pas de prier pour cette Église naissante, qu'il a plu à Notre-Seigneur de nous confier, afin qu'elle aille toujours croissant jusque dans sa perfection. C'est ce que j'attends de vous, vous assurant que je suis in Xto...
- FRANÇOIS, évêque de Québec.
L'union spirituelle dont il est question dans cette lettre était trop conforme aux vues du P. Eudes pour que son successeur s'y montrât indifférent. Nos Annales nous apprennent qu'il fit les démarches voulues pour qu'elle fût ratifiée par un acte authentique, mais cet acte, s'il a été signé, ne nous est pas parvenu(9).
Cependant la dévotion au Saint Cœur de Marie ne cessait de progresser à l'Hôtel-Dieu de Québec, et quand, en 1690, la protection de Marie eut délivré la ville menacée par la flotte de l'amiral Phips, les religieuses sollicitèrent et obtinrent de Mgr de Saint-Vallier la faveur de célébrer chaque année, en se servant des offices du P. Eudes, une fête solennelle en honneur de ce saint Cœur. Mgr de Laval dit en éprouver une joie très vive, pendant que, du haut du ciel, nous aimons à le croire, le P. Eudes, Marie des Vallées et Catherine de Saint-Augustin assistaient à cette fête à l'institution de laquelle ils avaient tant contribué.
Nous souhaitons avoir piqué un peu votre curiosité. Nous vous offrons dans leur totalité les deux articles auxquels nous venons de faire référence.
Notre contribution se veut une reconnaissance à ce premier évêque missionnaire à l’origine de l’Église d’ici, à tous ses valeureux collaborateurs issus de l’Ermitage de Caen, à ces congrégations de femmes qui, les premières, sont « sorties pour la mission à l’étranger.
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(1) M. Torcapel, qui fit le premier voyage avec Mgr de Laval fût assigné, à son arrivée, à la desserte de la chapelle de l’Immaculée-Conception. Les historiens du Séminaire de Québec réservent l’appellation de « curé » à Henri de Bernières, neveu de Jean de Bernières, au moment de l’érection officielle de la paroisse en 1664.
(2) De la Tour, Mémoires sur la vie de Mgr Laval, p. 31.
(3) Cf. Adam, Marie des Vallées, Paris, Poussielgue, 1894.
(4) Mémoriale beneficiorum Dei, ms., n. 33.
(5) Mémoires sur la vie de Mgr de Laval, p. 30.
(6) Les Origines de Notre-Dame-de-Charité, p. 82.
(7) Notice biographique sur François de Laval, p. 263. Montréal 1874.
(8) Le texte de cette lettre d'approbation a été publiée il y a quelques années, d'après notre suggestion dans le Bulletin des Recherches historiques.
(9) Annales de la Congrégation de Jésus et Marie, t. 2, p. 20.
En 1959, dans la revue eudiste Notre Vie (mai-juin, no 69), le Père Charles Du Chesnay, historien et archiviste pour la Province de France offre une brassée de souvenirs aux amis de la province de Normandie et de la province de Québec. Il nous a paru intéressant de vous reproposer cette documentation suggérant des liens à approfondir entre l’ Ermitage de Caen et le premier évêque de Québec.
Photo: Fonds Daniel Abel – Signature de Saint François de Laval